Canyon de la Bendola

La Bendola, plus qu’un canyon, une aventure …

Lionel, qui a toujours de « bonnes idées » veut faire le canyon de la Bendola, qui n’est autre que le plus grand canyon d’Europe. Tellement long que sur le topo, a se fait en 2 jours, 10 heures de descente le premier jour avec plus de 40 cascades à équiper, puis 6 heures le lendemain, avec un parcours essentiellement horizontal et aquatique. Il faut donc bivouaquer au milieu et donc se trimballer un sac énorme.
Comme il ne peut y aller tout seul, il cherche des « belus » pour l’accompagner, et en bons belus, Arnaud et moi répondons présent! Le plus difficile est de poser des congés, après les longs congés d’été que j’ai déjà pris …

C’est décidé, nous voilà partis!

Mais avant, de partir, il nous faut décider de la stratégie.
Lionel, en bon bourrin, n’en voit qu’une seule: on part très tôt le matin, on se gare en bas du canyon et on part avec tout le matos sur le dos pour faire la marche d’approche, 17 km avec 1500 m de D+, le tout en mode canicule …

Une solution qui me paraît moins con, on se gare en haut du canyon, on enfile le canyon, en bas, on planque nos sacs, et on remonte à vide. Entre temps, j’ai eu PB qui me confirme qu’il ne faut vraiment pas négliger la marche d’approche, que c’est une vraie mission!

Comme j’adore les marches d’approche, je me motive pour trouver un local qui nous ferait une navette. J’appelle plusieurs personnes sans succès, puis fini par tomber sur un BE. « ça me fait un peu chier après ma journée de travail, mais OK, je vous fais la navette ». Ouf!

Nous voilà donc partis. C’est vraiment hyper loin, le plus loin qu’on peut aller en France à la frontière Italienne … nos GPS nous indiquent un chemin hyper long. Le GPS de la voiture de Lionel nous trouve un chemin bien plus court. Bizarre, mais Lionel confirme qu’il a déjà pris cette route, alors on se laisse convaincre. Bizarre tout de même.
4 heures plus tard, Arnaud qui s’ennuie regarde son GPS.
« Ta route, elle passe par le tunnel de Tende?
– Ben oui, pourquoi?
– C’est bien le tunnel qui s’est effondré il y a quelques années?
– Ah! … »
En cherchant bien, il semble qu’il y ait une route en lacets qui permette de passer le col de Tende! Allez, on fonce, on continue!

Nous voilà au pied du fameux col. La route est étroite, mais semble neuve. Normal pour une route remise en service le temps qu’ils réparent le tunnel. On arrive en haut, et là, plus de route, une piste avec un gendarme italien qui nous dit que « pas de laisser passer, pas de route! ». Il nous indique une autre piste, « ça passe, mais c’est plus long! ».

Bon, pas vraiment le choix, parce que si on doit faire demi-tour et retrouver une route qui passe dans la vallée d’à côté, et bien … il faut presque revenir jusqu’à Voreppe! Alors que nous sommes à quelques dizaines de kilomètres du but!

Lionel prend la piste, et moi, je suis content de ne pas avoir ma voiture. Waze se perd un peu … il semble que cette piste va être vraiment hyper longue. On croise des 4×4, un gars nous renseigne « ça reste de la piste encore au moins une heure … ». On arrive à un carrefour, c’est barré, il y a un autre chemin, Waze rallonge encore … si a continue, on va être en retard pour notre navette! Au moins 20 km plus tard, à 10 km/h, on rejoint enfin une route et côté français, c’est clairement indiqué que ce chemin est autorisé seulement aux 4×4! Ouf, on est passés!

On rejoint enfin notre parking et préparons nos sacs. Il faut bien se rendre à l’évidence, quoi qu’on fasse, tout ne va pas rentrer dans un sac de 45 litres, même avec la combi sous le rabat!
On doit faire des choix. Lionel sacrifie le sac de couchage. C’est vrai, on est en pleine canicule, pas besoin. Arnaud sacrifie la polaire, et moi, je prend un gros kit de ceinture pour mettre la ma corde. Et puis, on va être plus rapide que les 10h du topo, du coup, on va se faire chier au bivouac. Aranud a la solution, il nous suffit de prendre 1/2 litre de pastis en plus que le 1/2 litre qu’on a déjà, et ça va nous permettre de patienter. Trop fort, le Président!

Il faut tout faire rentrer dans les sacs …

17h30, notre navette arrive, un Kongoo 4×4. On charge dans la voiture, et c’est parti!
Il faut tout de même une heure de voiture pour atteindre le col. Plus on monte, plus la température descend, et plus je me dis « le pauvre Lionel, pas de sac de couchage, il va bien se peler! ». Le col est envahi de hollandais en 4×4 qui font du tourisme écologique. On se boit un petit pastis avec Bastien, puis on se cherche une place pour se poser. Le paysage est magnifique!

Pour la nuit, chacun choisit sa stratégie. Lionel a repéré une dépression. Il pense qu’il sera bien pour la nuit au fond de son trou. Le lendemain, il nous confirme que ce trou est un piège à froid et qu’il s’est pelé. Du coup, il a même dormi avec sa néoprène afin d’avoir le plus chaud possible …

Le matin, nous sommes réveillés par un superbe soleil. Petit déjeuner, on s’équipe, et c’est parti!

Là, nous sommes à la source du canyon!

La source du canyon

Et c’est parti pour un cheminement hyper long. Pour la première partie, il s’agit d’environ 40 cascades sur un parcours de 15 km.

Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup d’eau. On enchaine les cascades, on descend en double, pas besoin de bloquer et de mettre en place des débrayables. Dans le canyon, il n’y a pas du tout de réseau. Il ne faut vraiment pas se faire mal!

En gros, toute la matinée, on est en maillot de bain et Tee shirt! Les vasques sont froides, mais courtes. Pas besoin d’enfiler la néoprène, par contre, il faut la porter. L’après midi, on enfilera tout de même le bas de néop … par contre, il faut continuer à porter le haut!
Vers 14 heures, je commence à être fatigué. Je regarde sur le GPS et … ben on n’a encore presque rien fait du parcours … peut-être qu’on n’arrivera pas si tôt au bivouac!

Nous avons plusieurs fois de la compagnie dans les vasques … et elles nagent mieux que moi!

Finalement, il est déjà 20h quand on arrive à la vasque en cœur, signe qu’on est à côté du bivouac. Finalement, pas besoin d’une double dose de pastis pour tuer le temps. On est un peu éclatés, enfin moi, tout du moins. Heureusement, il ne pleut pas et la zone de bivouac est sous les arbre et est hyper sèche. On passera une bonne nuit, il fait carrément plus chaud que la nuit précédente au départ du canyon, et heureusement, car Lionel ne peut plus mettre sa néoprène pour dormir!

Et c’est reparti pour la seconde journée. Cette fois le parcours est moins « vertical », à priori, plus besoin de sortir la corde, par contre, c’est très aquatique, avec de longues parties de nage!

Il est 14H quand nous arrivons au Pont de Castou qui marque la fin du canyon. Il nous aura fallu 6H, comme sur le topo!

Le pont de Castou

Je me dévoue pour garder les sacs pendant que Lionel et Arnaud remontent chercher la voiture.

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