Le Golet du Tambourin

Participants: Cyrille Mathon, Lionel Glauda, Arnaud Rufray, Patrice Roth, Giuseppe Giardina et Daniel Larrang.

TPST: 18H

Toutes les photos de la sortie.

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Toujours dans le cadre du diplôme d’état que passe Cyrille, Le Siphon terminal du Golet du tambourin avec passage obligé par le puits Bachetta (P205) et ses cascades. Pour agrémenter le tout, sortie hivernale…

Lundi 15 : Rendez-vous à la Plagne au pied du Granier pour monter l’équipement collectif et surtout trouver et déneiger le golet. On se retrouve vers 9H30, Didier, un ami spéléo nous a prêté sa maison pour faire notre camp de base. Il va falloir faire un aller/retour, mais ça nous évite de monter sac de couchage et nourriture pour 2 jours sur l’Alpe. Avec du recul, nous n’aurions pas pu tout monter en une fois ….

On s’installe donc dans la maison, on fait nos sacs et on décolle vers 10H30 avec les cordes et une partie du matériel qu’on pourra laisser là-haut la nuit.

Sur le plateau, le brouillard est opaque. On ne voit pas la limite sol/ciel et on est plusieurs fois à la limite de tomber car on ne sait plus où mettre les pieds. Sensations bizarres.

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On arrive au point GPS à 13H00, soit 2H30 de montée. Il n’y a plus qu’à espérer que le point GPS est bon, car on ne voit rien. De plus, il n’y a aucun détail de relief pour nous indiquer quoi que ce soit. Le plateau est lisse et plat, pas un indice. Où est le trou ???

J’avoue avoir un coup au moral, je ne vois pas bien comment on va trouver ce fichu trou …

On commence alors à sonder la neige afin d’identifier sur la zone là où c’est profond et là où ça l’est moins. Cette image montre comment c’est l’été.

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On trouve un endroit plus profond (on enfonce complètement les sondes à 2m40) au bord de ce qui pourrait être l’entrée. On creuse laborieusement sur environ 2m. Pas si facile, on ne trouve rien. On sonde, encore et encore …

Là, le moral baisse, je ne sais pas si certains croient encore qu’on va trouver le trou, mais pas moi …

On essaye de se réorienter, de sonder encore … on change de direction … il semble y avoir un trou sous la neige et une faille pas large de 40cm … est-ce que ça pourrait être là …

Soudain, le vide … la tôle … on y est !!!!! Incroyable !!!! Une chance nulle au milieu de la montagne de trouver ce trou !!!! Il est 16h20, ça fait 3H30 qu’on cherche.

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Retour à la Plagne en soirée pour une bonne fondue savoyarde dans le chalet. Le feu tourne à fond, mais ne chauffe qu’un côté de la pièce. Soirée super sympa.

 

Mardi 16 : Lever 5H, Départ 6H30 pour de nouveau 2h30 de marche d’approche. On arrive à 9H00 au bord du trou. Les kits de cordes sont prévus pour 6 et nous sommes 4 à descendre avec un perfo en plus.

On entre sous terre à 9H45. L’entrée est glaciale. Le temps que les collègues équipent le premier puits, je grelotte déjà. Ça promet !

Les puits s’enchainent, super jolis. On est à la rivière à 11H45. La rivière est magnifique. L’eau est claire, il y a plein de concrétions. Il faut faire un peu d’opposition pour ne pas se mouiller. Quelques ressauts bien arrosés, je pense que toute cette eau va dévaler dans le grand puits.

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Nous arrivons en haut du grand puits à 13H00. Lionel part en tête. Il descend une longueur qui semble bien arrosée. On décide de mettre les ponchos pour se protéger un peu de l’eau. Je le rejoins, il semble moins motivé.

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Je passe en tête et fait une autre longueur aussi sous les embruns. Les AS n’aident pas à équiper rapidement !!! Un bout de méandre, les autres ne semblent pas venir … on perce 2 ou 3 lunules pour équiper. Arnaud et Cyrille nous rejoignent. Je suis à la tête d’une grande verticale et moins motivé par toute cette eau qui se jette dans le puits. Cyrille me dit « vas voir où il y a des spits, c’est peut-être hors crue ». Pas motivé, je m’engage en partant sur la droite. Je descends une vingtaine de mètres et suis vraiment dans les embruns, je remonte. Je recherche sur la droite et trouve un autre spit. Je repars fais 2 longueurs de 20 ou 30m. J’équipe trop court. Je dois remonter. Je suis en bout de corde sur un spit. Cyrille me rejoint. C’est immense !!! On ne voit pas le fond, les murs sont loin, au moins 40m de diamètre !!! Cyrille part sur une 60m. Lionel me rejoint sur le factio.

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Manifestement, Cyrille est en bout de corde et pas au fond. Il remonte. Cyrille n’est pas motivé par cette grande longueur de corde. Lionel fractionne juste 1m sur la gauche en dessous en espérant trouver d’autres points. Mais quelques mètres plus bas, la paroi s’éloigne … il descend et fait un nœud de corde. Descente impressionnant dans un volume immense. Des embruns de partout, le courant d’air de la cascade. J’essaye d’allumer un réchaud en attendant Arnaud et Cyrille pour faire un café. Les briquets ne s’allument pas … tout est mouillé.

Nous sommes tous les 4 en bas de ce puits immense, contents, mais gelés, trempés et morts.

On enchaine la rivière qui continue en petits ressauts et pas de désescalade vers le fond. On rejoint une galerie sèche !!! et on arrive au siphon. Un beau siphon, bien bleu et bien calme. Ça donnerait presque envie ! Il est 20H00.

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On ressort les ponchos, les bougies, un petit café, une petite soupe, Cyrille a un briquet qui marche, pour une fois, on est contents d’avoir un fumeur.

On organise le départ. Je remonte avec Arnaud, Cyrille et Lionel enchaineront 1H plus tard. On estime à 1/2H la remontée de la grande longueur. A la base des puits, je stoppe le plus à l’abri des embruns. Arnaud Remonte. Il hurle « libre », j’enchaine. En haut, j’attends un peu et je vois la lumière des copains. J’enchaine.

La première longueur du grand puits est vraiment très arrosée. J’essaye d’éviter l’eau, je bascule, mon pantin se décroche, je suis juste sous l’eau. Je suis saisi !!! Je me dis « là, c’est mal » !!! J’ai bien du mal à rester calme, à mettre mon pantin et à monter. C’est la grosse douche.

Tout en haut, je ressors le poncho et j’attendrai 2H les copains qui déséquipent le grand puits. Pas moyen d’allumer la bougie, il faudra trouver une solution fiable pour la prochaine fois. Ils arrivent, je prends un kit, on sort.

La rivière parait bien longue dans ce sens, avec pas mal de pas d’opposition pour éviter le bain.

On arrive à la base des puits, Arnaud nous attends. La sortie se fait sans encombre, je déséquipe.

Sortie du trou à 5h du matin le mercredi et retour interminable au chalet chargés comme des mulets. Tout le monde est exténué mais heureux d’avoir réalisé une si belle course.

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